lundi 25 septembre 2017

Le grand saut pour Samuel Girard?


La blessure de Ryan Ellis ouvre-t-elle la porte aux débuts de Samuel Girard avec les Predators de Nashville dès cette saison?
C’est la question que plusieurs observateurs se posent, alors qu’Ellis ne jouera pas d’ici la fin de l’année 2017 en raison d’une blessure à un genou.
« En partant, c’est ça que je veux. Je suis venu ici avec [l’idée] en tête que je voulais rester à Nashville. Oui, beaucoup de monde pense que c’est ce qui va arriver parce qu’Ellis n’est pas là, mais je n’ai aucune nouvelle de ce qui va se passer. Tout ce que je peux contrôler, c’est ma game. En ce moment, c’est ce que je fais », a-t-il confié en entrevue à l’émission On jase.
C’est en effet ce qu’il fait.
À son premier match préparatoire du camp d’entraînement, la Tornade de Roberval a patrouillé la ligne bleue des Preds avec Roman Josi comme partenaire. Une expérience aussi enrichissante qu’impressionnante.
« C’est un défenseur complet. Il est vraiment bon défensivement et offensivement. Il peut amener son équipe très loin [...] Tous les joueurs veulent devenir comme lui dans la LNH. C’est un beau modèle à suivre pour moi », a noté Girard, qui a complété cette rencontre avec un temps de jeu de plus de 23 minutes et un différentiel de plus-2.
« Ç’a très bien été », a observé l’arrière de 19 ans qui participe à son deuxième camp avec les Preds. « Je pense que j’ai très bien joué défensivement et offensivement. J’ai amené la game qu’il fallait que j’amène. Je pense que les hauts dirigeants de l’équipe ont bien aimé. »
Si le directeur général des Predators David Poile décidait de ne pas retenir les services de Girard, ce dernier sera rétrogradé dans les rangs juniors avec les Cataractes de Shawinigan. Il deviendrait de plus un candidat de choix pour Hockey Canada en vue du prochain Mondial junior.
Or, pour l'instant, il est toujours à Nashville et figure parmi les neuf défenseurs encore présents au camp des Predators. Girard a évité la dernière vague de coupes qui a notamment emporté le Québécois Alexandre Carrier lundi.

LIBRE OPINION Faut-il mettre la hache dans la LNH?


25 septembre 2017 | Georges Schwartz - Ex-journaliste sportif | Hockey
Le Canada est le seul pays de hockey au monde à ne pas posséder sa propre ligue nationale.
Photo: Bruce Bennett Getty Images / Agence France-Presse

Le Canada est le seul pays de hockey au monde à ne pas posséder sa propre ligue nationale.

Pour ceux qui ne l’auraient pas remarqué — il y a des gens distraits —, la National Hockey League (NHL), tout comme les Major League Baseball, National Basketball Association et Major League Soccer, accorde l’immense faveur à quelques clubs professionnels canadiens d’avoir accès au mirifique marché sportif américain.

Pour ceux qui ne l’auraient pas non plus remarqué, la NHL est de facto une ligue américaine. Son commissaire, Gary Bettman, et Donald Fehr, directeur de la National Hockey League Players Association (NHLPA), sont américains. Le bureau de la ligue se trouve à New York et 24 des 31 clubs de la NHL sont établis aux États-Unis, ce qui donne à leurs propriétaires la majorité absolue quant aux décisions de la ligue.

Évidemment, par la magie de la traduction en français, la NHL devenue LNH, Ligue nationale de hockey, semble encore un peu appartenir aux Québécois. Son bureau a déjà été domicilié à Montréal et son président Clarence Campbell, dernier Canadien à cette fonction (1946-1977), avait reçu d’historiques tomates en 1955 au cours de l’émeute du Forum provoquée par la suspension de Maurice Richard.

En outre, puisque nous en sommes à l’Histoire avec un H majuscule, comment oublier que le premier match de hockey reconnu par la fédération internationale (IIHF) s’est joué le 3 mars 1875 au Victoria Skating Rink, situé alors entre les rues Drummond et Stanley à Montréal ? Et que 24 Coupes Stanley s’empoussièrent dans les armoires du Canadien de Montréal depuis 1993. Coïncidence ironique : c’est cette même année que Bettman a pris la NHL en mains, date à partir de laquelle les clubs canadiens ne font plus que de la figuration. En 2016, aucun, y compris notre symbole identitaire de Montréal, n’a pu participer aux séries éliminatoires.

Une majorité de Canadiens

Même si le lavage de cerveau quotidien assure que tous les Canadiens reconnaissent la suprématie de la NHL sur la planète hockey, Bettman tient, pour la forme, à leur offrir quelque menue satisfaction. Comme la prétendue Coupe du monde, jouée uniquement à Toronto par les seuls hockeyeurs de la NHL pour compenser l’absence aux prochains Jeux olympiques. Une maigre consolation pour ces braves Canadiens, à la fois champions olympiques (2010-2014) et du monde (2015-2016), titres bien sûr insignifiants comparés à la Coupe Stanley. Qu’ils se contentent donc de fournir sagement 50 % des joueurs ainsi que plus de 80 % des entraîneurs et des directeurs généraux de la NHL.

Oui, vous avez bien lu, sur et autour de la patinoire, soit au coeur de l’action du circuit Bettman, les Canadiens sont largement majoritaires. Ainsi, outre l’indispensable apport en personnel qualifié, le groupe des 7 clubs canadiens, selon le magazine américain Forbes, s’est avéré plus rentable en 2016 avec 225,6 millions US de profits, contre 215 millions pour les 23 clubs des États-Unis. En fait, si on en retirait tout le contenu canadien — y compris le trophée offert en 1899 par lord Stanley of Preston au club champion du Canada —, la NHL réduite à ses seules valeurs américaines devrait faire face à de sérieuses difficultés organisationnelles, économiques et humaines. Mais les dirigeants canadiens ou ne sont pas conscients de leur pouvoir collectif ou ne tiennent pas à l’exercer. Non seulement leur soumission va jusqu’à laisser des Américains décider si une ville canadienne pourra obtenir un club de la NHL, mais encore votent-ils sans regimber dans le « bon sens », comme lorsqu’il a fallu choisir Las Vegas contre Québec.

Ce qui ressemble étrangement à la définition de haute trahison donnée par les dictionnaires : entente avec une puissance étrangère, en vue de nuire à sa propre patrie.

Le Canada, pays fondateur et première puissance mondiale du hockey, a vendu son âme pour avoir accès au marché sportif américain. Il présente donc cette singularité d’être le seul pays de hockey au monde à ne pas posséder sa propre ligue nationale dans son sport de prédilection. Pourtant, une étude de l’Université de Toronto démontrait en avril 2011 que douze marchés canadiens pourraient entretenir un club de la NHL. Par ailleurs, les auteurs arrivaient aussi à la conclusion que 80 % des droits payés à la NHL par les chaînes de télévision canadiennes servaient à subventionner les clubs américains déficitaires !

Clarence Campbell était encore président de la NHL au moment des premières expansions. Dans leur empressement à conquérir le marché sportif américain, lui et les dirigeants canadiens du hockey n’ont aucunement pensé à protéger l’héritage historique dont ils étaient les dépositaires. [...]

En 1972, Campbell recevait le trophée Lester Patrick « For outstanding service to hockey in the United States ». Aussi, quand l’arrogant président Donald Trump rejette tous les accords de libre-échange engageant son pays, le moment est-il venu de mettre fin à celui du hockey professionnel nord-américain. Oui, mettons la hache dans la LNH !
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De gros points d'interrogation



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Nous voilà donc à mi-chemin du camp d’entraînement. En fait, pour le deux tiers des 61 joueurs qui étaient présents au départ, le 14 septembre, il faut surtout parler d’un camp d’évaluation. C’est cette quarantaine de joueurs qu’il est intéressant d’épier chaque année. Mais avouons que personne n’a usé son crayon à prendre des notes sur les espoirs du Tricolore.
Si nous connaissons parfaitement les vétérans, plusieurs questions surgissent quand il est question de la relève. Cette saison, il n’y a cependant rien de captivant du côté des jeunots du Canadien et Claude Julien a très bien résumé la situation jeudi dernier en mentionnant que les décisions ne seront pas difficiles à prendre. Aucun jeune n’est parvenu à brouiller les cartes. Victor Mete pourrait causer la grande surprise de ce camp, mais pour l’instant, le jeune défenseur de 19 ans n’a disputé qu’une seule rencontre. Difficile de réellement juger comment il peut se débrouiller avec un seul échantillon.
Michael McCarron, Jacob De La Rose et Nikita Scherbak n’ont mérité aucune petite étoile dans leur cahier. Outre quelques mises en échec de McCarron, ces trois jeunes n’ont démontré aucun flash digne de mention. Plus décourageant encore, aucun d’eux n’est parvenu à montrer qu’il était prêt à tout pour tasser un vétéran et se faire une place au soleil. Choix de première ronde en 2015, le défenseur Noah Juulsen, qui amorce sa carrière professionnelle, s’est fracturé un pied lors du match face aux Bruins à Québec et va rater six semaines d’activités. Impossible de savoir de quel bois il se chauffe pour le moment.
Alors ça ressemble à quoi la relève du Tricolore? S’il est encore tôt pour mesurer le talent des choix de 2016 et 2017, on peut toutefois affirmer sans se tromper que le gardien Charlie Lindgren sera le plus bel espoir de l’organisation à Laval. Les autres joueurs du Rocket semblent destinés à connaître des carrières dans la Ligue américaine ou à jouer des rôles de deuxième ordre dans la LNH. Et ce qui est intéressant cette année, c’est qu’on pourra enfin mesurer et suivre le développement des joueurs du club-école sur une base régulière. Car ces dernières saisons, pour avoir une idée précise sur un jeune des IceCaps de St. John’s, il fallait s’informer auprès de dépisteurs des autres équipes de la LNH ou poser des questions aux joueurs des équipes adverses fraîchement rappelés de la LAH. Dorénavant, il sera beaucoup plus difficile de nous raconter des balivernes quand on s’informera sur le Rocket.
Dans une semaine, à une ou deux exceptions près, Julien aura terminé de compléter sa formation en vue du premier match de la saison qui aura lieu le 5 octobre à Buffalo. Charles Hudon sera la seule recrue du groupe et il n’a pas volé sa place. Il n’a loupé aucune opportunité. Il a démontré qu’il pouvait aider le Canadien dans un rôle offensif. On lui a procuré la même chance qu’on avait offerte à Artturi Lehkonen la saison dernière et il a répondu de la même façon.

Direction Laval pour Scherbak
Reste donc quatre parties hors-concours pour finir de préparer l’équipe. Les évaluations tirent à leur fin. Nous savons maintenant que les jeunes ne cognent pas à la porte. Reste quand même des choses à voir, par exemple ce que peuvent donner les défenseurs Jakub Jerabek, Éric Gélinas et Joe Morrow ou dans quel rôle utiliser Mark Streit.
En plus d’intégrer son système de jeu, Claude Julien doit donner à ses joueurs le temps nécessaire pour développer une certaine chimie au sein des trios. Pacioretty, Drouin et Hemsky, ça semble bien, mais ils n’ont disputé qu’une seule rencontre. Après deux parties, Hudon, Plekanec et Lehkonen ont démontré qu’ils pourraient bien se compléter.
Le gros point d’interrogation c’est Galchenyuk, Danault et Gallagher. Ils ont pris part à deux matchs et le rendement de l’ailier gauche en laisse plusieurs perplexes. Galchenyuk devra réaliser cette semaine que le camp tire déjà à sa fin sinon il risque de commencer sa saison comme il avait terminé son printemps face aux Rangers.