mardi 10 janvier 2017

Alex Ovechkin sauve le spectacle

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Capitals 4 - Canadiens 1

Images of Francois Gagnon

Quand tu affrontes un club comme les Maple Leafs de Toronto, un club en reconstruction qui vit et meurt avec ses recrues, de très bonnes recrues, mais des recrues quand même, et qu’en plus leur gardien de fait deux gros cadeaux, peut-être même trois, il est facile de composer avec la fatigue et de gagner en dépit de petites erreurs ici et là et des occasions de marquer bousillées.
On l’a vu samedi alors que le Canadien a complété son long voyage du temps des Fêtes avec un gain de 5-3.
Quand tu affrontes un club aussi solide que les Capitals de Washington, un club capable de te faire payer la moindre erreur que tu commets et que tu croises en plus un gardien aussi étanche que Braden Holtby l’était en arrivant à Montréal, tu dois d’être parfait pour t’offrir des chances de victoire.
Le Canadien n’a pas été parfait lundi soir. Loin de là. Oui il a amorcé le match en lion en prenant le territoire des Caps d’assaut dès la mise en jeu initiale. Mais lorsque Max Pacioretty a effectué une passe vers un coéquipier invisible de l’autre côté du but, ce jeu qui aurait pu lancer le Tricolore en avant dès les premières secondes, a plutôt donné un ton négatif à la performance de l’équipe.

Et sans surprise, sans surprise aucune, le Canadien a perdu. Grâce à de bons arrêts de Carey Price au cours des 40 premières minutes de jeu, oui le Tricolore a été dans le coup. Mais lorsque Price a baissé son niveau de jeu à celui de ses coéquipiers en troisième, les Caps se sont sauvés avec un gain de 4-1. Un gain qui représentait bien plus l’allure de la rencontre que l’égalité de 1-1 qui prévalait en milieu de troisième période.
Les patins dans le sable...
C’est donc sur cette note un brin négative que le Tricolore complète une première moitié de saison qui a été très positive alors qu’il est toujours premier de la division Atlantique en dépit de l’épidémie de blessures qui le mine.
Est-ce que la damnée guigne associée au premier match disputé à domicile après un long voyage peut expliquer la performance du Canadien lundi soir? Est-ce simplement un mythe? Est-ce une réalité?
Michel Therrien, qui a atteint le plateau des 400 victoires samedi, et qui s’approche des 800 matchs dirigés dans la LNH, a reconnu que cette guigne était parfois évidente. Comme c’était le cas lundi. « Ça n’arrive pas toujours, mais c’est vrai qu’on remarque souvent une baisse d’adrénaline chez nos joueurs lors de ces premiers matchs à la maison. Comme je l’ai dit tantôt, il faut donner le crédit aux Capitals qui ont bien joué, mais on doit admettre que nous n’avons pas offert une bonne performance. »

La fatigue a-t-elle joué un rôle?
Cette phrase résume on ne peut mieux le match Canadien-Capitals. Un duel attendu. Un duel qui promettait. Un duel qui n’a pas levé alors que du premier au dernier, les joueurs du Canadien n’ont pas fait le poids face à leurs rivaux venus de Washington.
Pacioretty a été moins bon qu’Ovechkin. Radulov, qui a connu un très rare match difficile, a été beaucoup moins bon que Backstrom. La défensive du Canadien a été poreuse. Particulièrement Jeff Petry qui verra et reverra bien souvent la feinte que lui a servie Evgeny Kuznetsov pour redonner les devants aux Caps en milieu de troisième.
Carey Price a peut-être effectué 35 arrêts, mais il a quand même accordé quatre buts et il s’est rendu coupable d’un bien vilain jeu lorsqu’il a cafouillé avec la rondelle au lieu de la remettre à Petry – pauvre gars, il n’avait pas besoin de ça après la tasse de café servie par Kuznetsov – qui s’est fait prendre à contrepied offrant aux Capitals un troisième but qui n’était pas vraiment nécessaire, car à l’autre bout, Braden Holtby était intraitable. Solide par moment, chanceux aussi à l’occasion, Holtby a signé sa 19e victoire de la saison, sa 9e en 13 matchs (9-1-2) face au Canadien.
Ironiquement, c’est Tomas Plekanec qui a marqué le seul but du Canadien. Plekanec a inscrit son 4e seulement cette saison mettant fin à une séquence de 169 minutes 12 sec sans accorder de but pour le gardien des Caps.
Il faut dire que c’est le trio de Plekanec – flanqué de Paul Byron et Artturi Lehkonen – qui a été le meilleur du Canadien lundi soir. Et si c’est ce trio qui est le meilleur de ton club, tes chances de gagner sont minces...

« On n'a pas connu un bon match »
Doit-on s’inquiéter des performances – ou contre-performances – de Carey Price?
Elles sont plus nombreuses, c’est vrai. Depuis décembre, Price est plus généreux qu’il ne l’a été au fil des dernières saisons, c’est vrai aussi.
De là à s’inquiéter, il y a un fossé que je ne traverserais pas tout de suite. Quand les matchs sont serrés. Quand Price doit effectuer le gros arrêt pour garder son club dans la partie, pour protéger une avance, pour assurer une victoire, il réalise encore cet arrêt qui fait la différence.
On peut remarquer, et ne pas aimer, le fait qu’il semble perdre un brin d’intérêt et aussi deux brins de ses moyens quand les matchs ne veulent plus rien dire. Mais s’inquiéter? Ça non! Du moins pas encore...
Ovechkin rejoint Richard
Je ne sais pas si l’on peut parler de moment de réjouissance ou simplement d’une compensation, mais les partisans encore présents dans les gradins du Centre Bell alors que plusieurs avaient déjà quittés à ce moment, pourront se vanter d’avoir été témoins du 544e but en carrière d’Alexander Ovechkin.

Ovechkin rejoint le Rocket
Six fois récipiendaire du trophée Maurice-Richard remis au joueur ayant enfilé le plus grand nombre de buts en une saison, Ovechkin peut maintenant se vanter d’avoir égalé la marque du Rocket.
Ce n’est pas rien...
« C’est un honneur de rejoindre l’un des grands marqueurs de l’histoire de la LNH. J’étais au courant qu’il ne me manquait qu’un but pour l’égaler. Je suis très heureux et fier d’avoir marqué ce but ici à Montréal », a indiqué le capitaine des Capitals.
« Il faudra commencer à s’y faire parce que Alex atteindra de plus en plus de plateaux historiques au cours des prochaines années. C’est un marqueur redoutable et il a sa place parmi les plus grands de l’histoire du hockey », a témoigné Nicklas Backstrom qui a récolté une passe sur le but historique.
Principal complice d’Ovechkin depuis que les deux joueurs évoluent dans la LNH, Backstrom assure ne plus être surpris par les buts enfilés par son coéquipier. « Il en a marqué tellement, de tellement de façon, que je me suis habitué au fil des ans. Son but de ce soir témoigne toutefois à quel point il est toujours le meilleur franc-tireur de la Ligue. Il n’y a pas un autre joueur qui soit capable de marquer sur un tir des poignets de la ligne bleue. Ma passe était derrière lui. Il l’a pourtant saisie et a décoché son tir dans un même mouvement. Ce tir était aussi puissant que précis. Le gardien n’a jamais vu la rondelle passer. Il n’y a que lui pour marquer des buts de ce genre », a ajouté le centre suédois.
Alex Ovechkin est-il un aussi bon marqueur que l’était Maurice Richard? Surtout que le capitaine des Caps a rejoint l’ancien capitaine du Canadien en 100 matchs de moins?
La question est futile. Autre temps, autres mœurs, autre hockey.
Ce qui est clair cela dit, c’est que Maurice Richard avec ses 50 buts en 50 matchs et ses 544 buts en carrière a longtemps été LA référence à titre de franc-tireur dans la LNH. Ce n’est pas pour rien qu’on a conçu un trophée qui porte son nom. En maintenant son rythme, Ovechkin deviendra LA référence de son époque confirmant ainsi sa valeur aussi inestimable que celle du Rocket lorsqu’il régnait sur la Ligue et terrifiait les gardiens adverses.
En plus de rejoindre Maurice Richard et d’atteindre le plateau des 544 buts – en 879 matchs – Ovechkin a prouvé qu’il était aussi en mesure d’obtenir des passes. Il a d’ailleurs récolté ses 454e et 455e sur les premier et troisième buts de son équipe. Ovechkin s’est donc approché à un petit point du plateau des 1000 en carrière dans la LNH.
Comme l’a souligné Backstrom, on est mieux de s’y faire, car au cours des prochains matchs, des prochaines semaines, des prochains mois et des prochaines saisons, Ovechkin reviendra souvent dans les conversations à force de s’approcher, de rejoindre et de dépasser plusieurs des meilleurs joueurs de l’histoire du hockey.
Un groupe au sein duquel il a déjà une place bien à lui.