dimanche 5 mars 2017

Enfin du bon côté des mises en échec

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Le meilleur match sous Claude Julien


L’avenir nous dira si Marc Bergevin a eu raison ou non de faire confiance à ses joueurs pour relancer l’attaque victime d’anémie aiguë en février au lieu d’aller chercher un marqueur susceptible de venir en aide aux Pacioretty, Radulov et Galchenyuk.
Remarquez qu’après les éveils de Brendan Gallagher et Paul Byron, jeudi, Artturi Lehkonen a secoué sa guigne de 17 matchs sans le moindre point samedi pour aider le Canadien a signé une victoire de 4-1 aux dépens des Rangers de New York.
Une cinquième victoire de suite.

Une victoire convaincante du Canadien qui a dominé les Rangers dans tous les aspects du jeu comme le confirment les 60 tirs tentés (35 cadrés) du Canadien contre les 49 tentés et 27 cadrés des Rangers.
Malgré cette domination confirmant un temps de possession de rondelle plus élevé le favorisant, le Canadien s’est aussi imposé physiquement. Il a asséné 35 mises en échec – les officiels mineurs semblent en avoir oublié quelques-unes qui auraient pu s’ajouter aux deux créditées à Andreas Martinsen – contre seulement 22 pour les Rangers.
Le Canadien a aussi haché finement les Rangers aux cercles des mises en jeu avec une efficacité collective de 63 %. Tomas Plekanec (6 en 8 : 75%) et Alex Galchenuyk (8 en 11 : 75 %) ont excellé pour le Tricolore. Une mise en jeu gagnée par Galchenyuk en zone offensive a d’ailleurs mené à un but dans les secondes qui ont suivi.
Cette victoire est aussi un brin surprenante étant donné l’absence d’Alexander Radulov qui a déclaré forfait en raison d’une blessure au bas du corps. Plus tôt cette saison, lorsqu’un virus a gardé Radulov hors de la formation, le Canadien semblait avoir perdu son moteur à l’attaque. Avoir perdu celui qui donnait le ton. Qui s’assurait de le maintenir.
Samedi à New York, l’absence de Radulov est passée pratiquement inaperçue. Une indication claire que ses coéquipiers sont animés par une confiance et un enthousiasme enfin retrouvés. Un enthousiasme et une confiance qui étaient tombés à plat au cours du dernier mois. Ce qui a grandement contribué au congédiement de Michel Therrien.
Il est clair que Claude Julien est maintenant solidement installé à la barre de l’équipe. Avec des joueurs à sa disposition – je m’attends à ce que McCarron soit retourné dans les mineures s’il devient évident qu’il ne peut sortir les nouveaux venus de la formation –, Julien peut profiter d’une saine compétition interne pour mousser les performances de ses joueurs.
En plus, le Canadien amorce un long voyage dans l’Ouest. Long, mais pas particulièrement éreintant en considérant les journées qui séparent les matchs. Une occasion en or pour mettre ce club qui se retrouve encore plus à sa main.
Outre Lehkonen, Andrew Shaw a maintenu sa séquence heureuse, ajoutant un troisième but – et quatrième point – à ses sept derniers matchs. Mieux encore, il n’a pas assombri sa soirée de travail avec une vilaine pénalité. C'est sans oublier Shea Weber qui est devenu le cinquième joueur du Tricolore à atteindre le plateau des 15 buts cette saison et Jordie Benn qui a auréolé un troisième match solide dans l’uniforme du Canadien avec un but.
Impact immédiat et remarqué
Seul le temps nous dira si le directeur général du Canadien a eu raison de faire sa profession de foi à l’endroit de ses joueurs.

« Le 4e trio n'a pas joué comme un 4e trio »








Le match de samedi a toutefois prouvé que Marc Bergevin a eu entièrement raison de changer la morphologie de ses joueurs de soutien en donnant plus de poids et d’expérience à son quatrième trio.
Hissé au sein du deuxième trio en raison des chambardements effectués pour combler la perte de Radulov, Dwight King a connu un match honnête samedi. Il n’a rien cassé, mais semblait moins perdu que jeudi alors qu’il a endossé l’uniforme dans des conditions difficiles après avoir vu sa vie basculer à la date limite des transactions.
Envoyés dans la mêlée pour la première fois avec leur nouvelle équipe, Steve Ott et Andreas Martinsen ont, quant à eux, fait très bonne première impression.
Ott a gagné une mise en jeu importante en zone offensive pour permettre à Weber de marquer le premier but de la rencontre.
Ott a aussi animé un quatrième trio qui a disputé un très solide match en distribuant sept des 35 mises en échec assénées par le Canadien samedi. C’est énorme. En compagnie de Torey Mitchell et Andreas Martinsen, Ott a piloté un trio qui a déstabilisé les Rangers du début à la fin de la rencontre. Pas juste avec de bonnes mises en échec. Mais aussi avec un échec avant teigneux et efficace.
Il y avait bien longtemps qu’on avait vu le Canadien compter sur ce type de quatrième trio capable à la fois de brasser des adversaires – légalement – sur la patinoire tout en relevant un à un les mandats donnés par l’entraîneur-chef. Visiblement satisfait de leur rendement, Claude Julien n’a pas hésité à envoyer ses joueurs de quatrième trio dans des situations cordées en fin de période.
Contre des Rangers gros, rapides et physiques, le Canadien a été plus souvent du bon bord des mises en échec que du mauvais. On a plus souvent vu des Rangers être frappés par des joueurs du Canadien que l’inverse.
Une tendance nouvelle. Une tendance qui a payé des dividendes au Madison Square Garden samedi. Une tendance qui devrait être payante d’ici la fin de la saison régulière et en séries. Les trois prochains matchs dans l’Ouest canadien et les trois duels qui opposant le Canadien aux Sénateurs d’Ottawa devraient bien nous aiguiller sur ce plan.
Un congé à Emelin?
Le Canadien a disputé un très solide match samedi. Pour une rare fois, il a su marquer le premier but. Il s’est même permis de s’offrir des avances confortables qui lui ont permis de jouer en contrôle au lieu de jouer à la roulette russe pour tenter d’effectuer des remontées gagnantes.
Quelques nuages ont assombri cette performance. Normal. Le hockey est un jeu d’erreurs. Et quand un joueur commet une erreur, il fait bon voir ses coéquipiers lui venir en aide. De voir un gardien faire oublier cette erreur, même grossière, en réalisant un gros arrêt.
Ce que Carey Price a fait samedi. Ce que Henrik Lundqvist a omis de faire.

Canadiens 4 - Rangers 1
Le Canadien au grand complet est très souvent venu en aide à Alexei Emelin qui a disputé un match affreux samedi. Il a pris de mauvaises décisions. Il a perdu des rondelles. Il s’est perdu sur la patinoire comme si le GPS qui devrait l’aider à garder le cap et son côté de patinoire avait perdu le nord.
Emelin était devenu lourd à porter même pour Shea Weber qui est pourtant l’un des meilleurs défenseurs de la LNH.
Emelin est maintenant rendu trop lourd à porter un point c’est tout.
De tous les joueurs acquis à la date limite des transactions, Brandon Davidson est le seul qui n’a pas encore endossé l’uniforme.
Le fait que le Canadien mette le cap sur l’Ouest canadien est l’occasion rêvée de donner un congé nécessaire à Emelin en insérant l’ancien des Oilers qui connaît très bien les trois prochains adversaires du Tricolore.
Où placer Davidson? N’importe où! Car ce sera mieux que d’avoir à traîner Emelin qui a perdu le niveau d’efficacité qu’il affichait lorsqu’il bénéficiait de la présence rassurante de Weber à sa droite.
On verra.
Lundqvist démuni contre le Canadien
Je sais très bien que les matchs de saison régulière n’ont rien à voir avec les duels de séries éliminatoires. Du moins normalement.
Mais samedi, le Canadien a balayé la série de trois matchs l’opposant aux Rangers cette saison. Ça ne veut pas dire que le Canadien gagnerait une éventuelle première ronde face aux Blue Shirts pour autant. Ça ne veut pas dire non plus que la première place dans la division atlantique soit aussi maléfique qu’on le dise puisqu’un duel contre l’équipe de quatrième place dans la division métropolitaine n’est pas perdu d’avance. Même si je persiste à croire que les clubs de 2e et 3e places dans l’Atlantique auront plus de chances de passer en deuxième ronde que le club champion qui croisera la première équipe repêchée.
Mais bon!
Ce qui est clair toutefois, c’est que le roi Henrik continue à en arracher face au Canadien.
Samedi samedi, Lundqvist a encaissé sa 20e défaite en 34 matchs contre le Canadien en carrière. Non seulement sa fiche de 14-17-3 est peu reluisante, mais sa moyenne de près de trois buts accordés par rencontre et surtout son efficacité sous le seuil psychologique de 90 % représentent des sources d’inquiétudes.
Du moins elles devraient.
Mais il y a pire. Il y a la fiche de Lundqvist à Montréal. Une fiche qui fait peur… aux Rangers et à leurs partisans. En 15 visites au Centre Bell, Lundqvist n’a signé que quatre victoires. À sa fiche de 4-8-2 ont doit ajouter un autre revers encaissé par les Rangers, mais qui n’est pas allé à la fiche du roi Henrik.
À ses trois dernières escales à Montréal à titre de gardien partant, Lundqvist a été rappelé au banc à chaque occasion. Il a accordé 4 buts sur 15 tirs lors de deux de ses rencontres et 5 sur 22 lors du troisième.
En séries éliminatoires, Lundqvist a signé deux victoires. Il a toutefois été retiré de son troisième match de séries disputé à Montréal après qu’il eut concédé 4 buts sur 19 tirs.
À l’opposé, Carey Price est rendu à huit gains de suite aux dépens des Rangers. Trois fois, il a signé des jeux blancs.
Je vous laisse tirer vos conclusions.
Bon dimanche!